Torino Nice Rally : récit d’une semaine incroyable

Une semaine incroyable sur le parcours du Torino Nice Rally avec une vingtaine de femmes adeptes des voyages à vélo. Près de 700 km en compagnie de Laël Wilcox, la spécialiste des courses longue distance.

Tamara fait partie d’un petit groupe de femmes qui ont pris le départ du “Women’s Komoot Torino-Nice Rally”. Départ le 24 septembre pour une arrivée avant le 1er octobre. Une invitation reçue de la part de Laël WILCOX ; un petit lien pour s’inscrire sur un formulaire qui conduit à cette présentation sur le site de Komoot.

Elle nous fait le récit d’une semaine incroyable.

Jour 1 – TURIN – BUSSALENO – 102 km – 2 118 D+

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C’est le jour du grand départ. Chacune se retrouve sur la place Piazza Giambattista Bodoni aux environs de la statue un peu intimidée peut-être à la fois par la réalité du départ mais aussi peut-être par les personnes qu’on rencontre. Laël WILCOX est déjà là pour accueillir les unes et les autres, souriantes et avenantes. Photos de circonstance et quelques BlaBla plus tard, nous voilà aux portes de Turin.

D’entrée de jeu, le col de Colombardo donne le ton de la suite de l’aventure : ça monte fort (très fort) sur des chemins en cailloux et puis, vers le sommet (1888 m), la vue se dégage pour laisser apparaître l’immensité des paysages. La descente en gravel est grisante même si, sans cesse, il faut être attentif à la qualité de la route.
Premier constat inquiétant : le choix des pneus en 38 n’est pas bon. Et si le col de Colombardo donne le ton pour les prochains 6 jours, ça va être plus difficile qu’anticipé….
La première nuit : dans une chambre d’hôte à Bussoleno, là par contre c’était le bon choix.

Jour 2 – BUSSALENO – SESTRIERES – 76 km – 2 792 D+

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Après une bonne nuit de sommeil confortable, le départ est matinal pour anticiper la longue journée, la route étant principalement en gravier.
Ca monte d’entrée : le fameux Col Del Finestre par Susa, terrain de jeu habituel du Giro : 2 176 m, 18,60 km d’ascension à 9,1% de moyenne, mais que les 8 derniers kilomètres se font sur le gravier. Le col est régulier, joueur parfois avec quelques lacets bienvenus. En 30×40, ça passe tranquillement. Une fois sortie de la forêt, on entrevoit des paysages magnifiques.

Passant le sommet, la descente est courte sur une bande de goudron qui nous envoie, après une légère bifurcation, vers une route en gravier. Je suis seule à ce moment là mais je rencontre Rue qui me dit que la plupart se sont arrêtée dans le refuge. Les trente prochains kilomètres se font au dessus de 2 000 m : Col dell’Assietta (2 400), col di Lauson (2 491 m), colle Blegier (2 379 m), colle Costa Pina (2 320 m), colle Bourget (2 299 m), colle Basset (2 420). On enchaîne les montées courtes et les descentes brèves sur une route en gravier de plus ou moins bonne qualité selon qu’elles ont souffert du ravinement. Des paysages splendides sur 360°.

Courte descente pour arriver à la station de Sestrières située à 2 035 m. Ensemble, on décide d’y passer la nuit. L’hôtel est pris par surprise par notre arrivée, nous avons fait la réservation en ligne à quelques heures d’avance, mais le propriétaire n’était pas très branché, comme d’ailleurs le chauffage et le chauffe-eau.

Jour 3 – SESTRIERES – BRIANCON – 21 km – 438 D+

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Une soirée à Sestrières fin septembre c’est triste. La station est construite selon les plans de Vittorio Bonadè-Bottino, ingénieur-architecte représentatif de l’architecture totalitaire rationaliste. En gros, c’est pas gai du tout.

On se réveille au petit matin avec le bruit d’une pluie battante. Les prévisions sont mauvaises. Malgré l’orage violent, le groupe repart, on ne veut pas rester dans un hôtel sans chauffage. La descente vers Briançon est terrible, sous une pluie diluvienne et avec des éclairs. Les tunnels de Montgenèvre, mythique habituellement, servent d’abri. Plutôt que de passer une journée galère sous la pluie et d’avoir l’ensemble du matériel trempé, on décide de s’arrêter à Briançon et de se sécher dans un bar, puis dans la réception d’un hôtel. La météo s’améliore à la fin de la journée, la plupart reprennent la route et laissent derrière elles des chambres non utilisées, Nicola et moi nous restons à Briançon.

Jour 4 – BRIANCON – SAMPEYRE – 90km – 2 623 D+

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Départ matinal : 5 heures. On est en retard par rapport aux autres mais j’avais calculé une journée complète de marge, je suis confiante de pouvoir récupérer les autres en chemin. La météo devrait être convenable. Direction le col d’Izoard (2 360 m) qui se découvre progressivement avec le lever du jour. Souvenirs gravés dans nos mémoires. Un spectacle magnifique se teintant de rose et de violet, les couleurs se projetant sur la route et sur les arbres. Le sommet, la traditionnelle photo et direction le col d’Agnel (2 743 m).

20 km de montée progressive. La route est droite, le pourcentage régulier, le long d’une rivière en contrebas qu’on suit durant toute la montée. Le sommet se dessine rapidement ; il se fait attendre, longtemps. Au sommet, on retrouve une grande partie du groupe, la joie est tangible. Le sommet est aussi la frontière avec l’Italie, avant une longue descente qui nous emmène vers Sampeyre, petite commune Italienne. Il est à peine 12 heures, 2 cols sont franchis. On profite du temps qu’on a pour se reposer et surtout pour se restaurer correctement.

Vers 15 heures, on décide de se lancer sur l’étape suivante. Elle débute par l’ascension du col de Sampeyre (2 284 m). Un col pas très connu auquel on accède par une petite route qui sinue dans la forêt. 17 km de montée, pourcentage régulier autour de 9%. Nicola et moi nous nous arrêtons dans un refuge au 2/3 du col.

Jour 5 – SAMPEYRE – BORGO SAN DALMAZZO – 115 km – 2 393 D+

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Encore une fois, le départ est matinal, vers 5 heures. Le sommet du col est rapidement atteint. On patiente en attendant le lever de soleil car la suite se déroule en Gravel. 5 km sur un plateau à 2 300 m qui accompagnent le lever du soleil. Magnifique. On pleur ensemble c’est tellement beau. Et puis, la descente, brutal au début dans les cailloux. Elle exige une constante vigilance et une grande aisance pour freiner, slalomer, relancer. 42 km sur les freins, ça use pas que les freins. Je suis cassée pour la journée.

Il est encore tôt lorsqu’on atteint le Val Maira. Direction Canosio où se situe le départ du prochain col, celui de Canosio. On monte pendant 12 km, le pourcentage moyen est entre 9 et 10%, le tout sur une route étroite et sinueuse dans la forêt. C’est un “one shot”. Au sommet, c’est des pistes en gravier. Le gravel est bienvenu et c’est bienheureux.

Nicola crève en chemin et je ralentis. Pure coïncidence ou grâce à ce crevaison, je retrouve une claquette Rapha, puis une deuxième… Je poste la photo dans notre groupe Whatsapp, ce sont des claquettes de Lael et je les garde jusqu’à notre prochain rencontre.
On croise Lael et Rue dans une petite épicerie et on reste ensemble pour le reste de la journée. Pendant 15 km, la route montagneuse nous emmènent au centre d’un paysage merveilleux, le “petit Pérou”, un plateau à 2 400 m, en périphérie, de hauts sommets qui nous narguent. Montées, descentes alternent sur des chemins plus ou moins chaotiques qui rendent l’utilisation d’un vélo de gravel aussi évident. Nous sommes en ore de ce paysage, on se sent petit mais pas fragile. On se sent libre, libéré de tout, le calme absolu. Le petit Pérou, paysage majestueuse, grandiose, et hors imagination car on pense d’avoir déjà tout vu, que ne rien puisse nous impressionner. Mais nous avons eu tort. C’était merveilleuse.

Enfin, on atteint la descente. Près de 25 km, une courte partie sur gravier, le reste sur un étroit ruban qui serpentent sur les flancs des montagnes. Nicola n’a plus de freins, elle freint en posant/glissant ses chaussures sur la route. On s’arrête pour changer les plaquettes de freins. On arrive à deux enfin à Borgo San Dalmaso. 12 heures de vélo, deux hauts plateaux cassants, deux longues descentes plus tard, mais on vient de récupérer le temps perdu le jour 3.

Petite anecdote : on réserve en ligne un appartement pour deux. On arrivant devant l’appartement, on retrouve Valérie, Gabrielle et Emily. Elles aussi ont réservé un appartement. Le même. La propriétaire ne voyait pas de problème, l’appartement est assez grand pour 5. Bien sûr…

Jour 6 – BORGO SAN DALMAZZO – BREIL SUR ROYA – 81 km – 1 579 D+

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Les 20 premiers kilomètres sont plats. On s’arrête au dernier village italien, pour prendre un dernier café italien, un bon dernier petit déjeuner, et pourquoi pas une dernière vraie glace.

On arrive en haut du col de Tende (1 900 m) après 14 km de montée sur une route goudronnée. Et puis, on repasse en France par les chemins de haute montagne. Des chemins en gravier qui se jouent de la frontière et permettent de rencontrer les ouvrages militaires qui parsèment le territoire. Aspect spectaculaire. On prend notre temps, on réalise qu’il nous reste que quelques jours avant de voir la mer et on n’a pas envie de la voir trop tôt.

26 km sur un plateau sur lequel on sinue au gré des chemins en gravier avant d’aborder la descente spectaculaire vers Tende. 13 km de gros pourcentage en descente qui se prolongent jusqu’à Breil sur Roya. La vallée a été détruite par les crues de la rivière. Triste réalité, des villes et des vies détruites, des villes sans travail, plus de touristes, plus d’hôtels, les magasins sont barricadés, la vallée est heureusement en reconstruction, un chantier énorme. On s’arrête après le village pour un bivouac dans une oliveraie.

Jour 7 – BREIL SUR ROYA – SOSPEL 71 km – 2 524 D+

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La nuit était compliquée. J’ai découvert ( une fois rentrée chez moi), une marque de piqure très distincte dans ma jambe. D’une araignée apparemment. Cela explique mon visage et corps plus que gonflé, je pensais d’avoir juste mon problème d’altitude et de rétention d’eau à ce moment là.

Dès les premiers kilomètres ça monte. plus de 20 km sur une route étroite et goudronnée au départ et en gravier sur la fin. On passe de 300 m à 2 000 m. Des kilomètres agréables dans des paysages somptueux. Et puis, on s’engage sur une longue descente – plaisir immense – emmenant à Sospel, petit bourg médiéval, encaissé dans une vallée étroite.

Pour cette dernière soirée, tout le monde décide de bivouaquer au sommet du col de Braus.

Jour 8 – SOSPEL – NICE – 54 km – 619 D+

torino nice rally

La dernière journée est la plus courte et le dénivelé modeste. On arrive tranquillement à Nice. On se baigne dans la mer avant d’arriver au rendez-vous. Après une photo collective, le groupe se retrouve au café-vélo THE SERVICE COURSE dans le vieux Nice.

TORINO NICE : les équipements vélo

Cyclistespédaliercassettetaille de roue et dimensionsmodèle de pneus
PETA3211 - 46650B en 47Continental Race King
TAMARA46/3011 - 40700 en 38Panacer gravel king SK en tubeless
SARA46/3011 - 36700 en 42Panacer gravel king SK chambre à air
SOPHIE46/3011 - 34700 en 38Panacer gravel king SK en tubeless
VALERIE46/3011 - 34 650B en 42Schwalbe G one en tubeless
LAEL4011 - 44700 en 48RENE RC
RUE30 (VTT)10 - 5029" en 2.2 RENE RC
RACHAEL32 (VTT)11 - 52
CATHERINE32 (VTT)11 - 52
ADRIENNE3811 - 46700 en 42Hutchinson Touareg chambre à air
GAELLE46/3011 - 36650B en 47Teravail Cannonball Tubeless
KATIE46/3611 - 36650B en 42

Crédit photo – Tamara
Crédit photo d’entête – Bikepacking.com / Rugile Kaladyte

2 Comments

    • Merci. Pour les pneus, le 38 passe à condition d’accepter de mettre pied par terre quand ça passe moins bien. Mais comme on a le temps.
      Toutefois, un 42 est préférable. Taille idéale !

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