Toujours à la pointe, LE CLUB FEMME et CYCLISTE développe un concept inédit pour permettre aux femmes de rouler à vélo de plus en plus souvent, en sécurité et dans des conditions de pratique réglementaires. Tamara, présidente de l’association, nous explique son fonctionnement.
Régulièrement on lit cette petite phrase : “Il n’y a pas assez de femmes”. Dans les courses, dans les clubs… Il semblerait que la pratique sportive du vélo par les femmes progressent mais à la fois, leur nombre reste très modeste au regard des pelotons masculins et elles sont très dispersées sur le territoire national. S’il est facile de les réunir dans les grandes agglomérations, lorsque la densité de population baisse, il est difficile de réunir des pelotons consistants.
De très nombreuses actions se mettent en place. L’association FEMME ET CYCLISTE agit avec constance et persévérance depuis 2018. Le développement du CLUB s’inscrit dans la la logique de tout ce que l’association propose depuis 3 ans. Laissons Tamara nous expliquer cette action.
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Qu’est ce qui vous a amené à développer LE CLUB FEMME et CYCLISTE ?
On observe régulièrement que les femmes sont nombreuses à rouler à vélo. Lorsque les occasions se présentent, elles n’hésitent pas à se rassembler, nombreuses, pour participer à des événements qui leur sont dédiés. Malgré tout, le quotidien est bien différent. Ces femmes cyclistes sont éclatées sur l’ensemble du territoire. Elles roulent seules, en couple, en petits groupes d’ami(e)s, en club. Même si dans les clubs, l’accueil est sympathique et bienveillant, il est parfois compliqué pour une cycliste inexpérimentée de prendre part à des sorties de groupe rythmées entre habitués.
Et donc de constater qu’il est difficile pour des femmes largement éclatées sur l’ensemble du territoire, bien souvent, en manque d’expériences de trouver une “structure” leur permettant de rouler régulièrement en groupe tout en recevant le soutien dont elles ont besoin pour progresser.
Et cette idée, elle est venue de…
Dans notre région, en Occitanie, plus précisément aux alentours de Toulouse, nous avons fait ce constat. Il y a au moins, 400 femmes qui roulent à vélo régulièrement mais chacune dans son secteur géographique de prédilection. Et, quand on organise des rendez-vous, il est possible de réunir, à chaque fois, de 15 à 40 cyclistes à 90% des femmes. Les niveaux sont hétérogènes ce qui décourage les plus expérimentées. Mais globalement, cette organisation permet de cibler de nombreuses femmes.
Ce qui est intéressant, c’est que des membres du groupe se sont mis à organiser, dans leur secteur, des sorties pour rassembler les cyclistes de leur entourage. On a ainsi trois antennes qui ont chacune leur calendrier de sorties. Ce qui fait que, selon les dates et les lieux, les groupes se mêlent et se mélangent.
D’un groupe à un club
Nous avons rapidement pris conscience qu’il n’était pas envisageable d’organiser sauvagement ces sorties à la fois pour les organisateurs mais aussi pour les participantes. A ce propos, le code du sport est précis : l’organisateur d’une activité est tenu de souscrire des “garanties d’assurance couvrant leur responsabilité civile, celle de leurs préposés salariés ou bénévoles et celle des pratiquants du sport” (Article L321-1 du code du sport). Il est prévu, également, que les manifestations (événements) s’organisent dans le respect des règlements édictés par les fédérations délégataires (Article L331-1 du code du sport).
Comment ça fonctionne LE CLUB FEMME et CYCLISTE ?
Nous avons pensé étendre cette idée d’antenne à toute la France. En adhérant à l’association et en inscrivant les sorties dans un calendrier officiel, des groupes de femmes peuvent ainsi rouler en sécurité, dans un cadre réglementaire conforme. Au-delà de savoir qu’on a toutes les assurances pour rouler en groupe, grâce à cette formule, on peut savoir rapidement où il est possible de trouver un groupe de femmes qui roulent à vélo régulièrement et à quel moment. Depuis qu’on a présenté cette formule du club, deux nouvelles antennes sont déjà en train de s’organiser.
A ton avis, qu’est ce qui constitue la force de ce projet ?
Les mots clefs sont : RENDRE SERVICE. Ce qui est important de comprendre, c’est qu’à travers cette organisation, on rend un service : permettre à toutes les femmes de rouler à vélo dans un cadre répondant à leurs besoins et leurs préoccupations. Un cadre où elles peuvent rouler en sécurité et progresser en toute quiétude. On va même plus loin puisqu’on donne la possibilité à celles qui le souhaitent de faire de la compétition, encore une fois dans un cadre réglementaire.
L’adhésion à l’association est minime, 10 euros qui nous permettent de couvrir les frais d’affiliation aux fédérations sportives et les coûts administratifs.
Pourquoi est-il utile de préciser de la Rando à la compétition ?
Depuis 3 ans qu’on agit, on observe une trajectoire commune : les femmes découvrent le vélo, elles s’améliorent et découvrent à leur tour qu’elles ont un potentiel certain. Parmi elles, il y a de gros talents ou tout simplement des femmes qui expérimentent les effets d’efforts plus intenses. C’est pourquoi, au sein de l’association, on propose une licence compétition qui leur permet de faire des cyclosportives, des courses en peloton et même de participer à des championnats sur la route voire en cyclocross et pourquoi pas gravel.
On va même plus loin, en proposant un accompagnement de l’entrainement.
Le contexte est associatif, pourquoi c’est important pour toi ?
Oui, déjà d’un point de vue pratique : les affiliations ne sont possibles que pour les associations. Ensuite, d’un point de vue humain, c’est assez séduisant de penser qu’on peut agir avec bienfaisance, uniquement comme point de mire la possibilité de voir de plus en plus de femmes rouler à vélo, progresser, gagner en confiance.
Au fil du temps, notre association grandit et nos actions aboutissent. Ce qui nous donne à la fois confiance en ce que nous faisons et crédibilise largement notre travail. Avec constance et persévérance nous avançons.
Enfin, d’un point de vue éthique, ça fait du bien de penser que cette volonté d’œuvrer à l’égalité ne soit pas prise en otage d’un projet commercial. On peut passer rapidement sur ces “communautés” vendues à des marques commerciales. Il y a aussi des start-up qui utilisent des groupements de femmes pour en faire un business. On parle ainsi de chiffre d’affaires, de marché mais aussi de levées de fonds.
c’est donc une belle action féministe…
c’est drôle comme remarque. Dans l’imaginaire collectif, dès que des femmes agissent, se rassemblent, il y a une démarche sociale voire une revendication féministe. Jamais on ne pense qu’il est possible d’agir tout simplement parce qu’on en a le droit, parce qu’il y a la place pour le faire. C’est vrai que dans le cyclisme, la part des femmes est congrue. Pourtant, d’un point de vue réglementaire, rien ne les empêche de rouler à vélo. Dans cet article “En fait, qu’est ce que le cyclisme féminin“, on tente d’analyser ce qui empêche le cyclisme féminin de se développer.
Un club 100% féminin
En 2021, on en est encore à se poser la question de la mixité. FEMME ET CYCLISTE n’est ni féminin, ni masculin. C’est un club de vélo accueillant tous les cyclistes. Son objet est de permettre aux femmes de développer une pratique sportive du vélo ce qui n’exclut pas la présence des hommes. Et dans les actions que nous menons, nous pensons avant tout, aux conditions de participation des femmes. Un club inclusif.
N’hésitez pas à partager cet article s’il vous a plu. Et pour adhérer au club, c’est sur cette page.
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