La Transcontinentale Race #7

Quand le vélo devient une aventure, cela s’écrit avec La Transcontinentale Race. Une course à vélo en complète autonomie à travers l’Europe. Personne n’est vraiment préparée pour supporter des heures de selle alors que la fatigue s’installe et que le goudron s’élève. Pourtant, il faut avancer même si, ce n’est pas la vitesse qui compte mais le temps passé sur le vélo.

Pour une fois, la casquette que l’on porte a, ici, réellement un sens. Fiona Kolbinger affiche la sienne en tête de la Transcontinentale Race 2019.  C’est la 7è édition de cette course ultra-distance.

Lien vers le site de l’organisateur.

Au moment où cet article s’écrit, Fiona Kolbinger arrive au point de contrôle n°4 de La Transcontinentale Race à Bourg d’Oisans.

Transcontinentale Race

Des points de contrôle à respecter

Elle vient du col de Passo Gardena, en Italie, dans le sud-Tyrol où se trouvait le point de contrôle n°3, le précédent.
Le parcours menant à Ornon est imposé par l’organisateur : elle doit pointer à Valloire et suivre la trace passant par le col de Sarenne, l’Alpes d’Huez, Bourg d’Oisans et Ornon. 

Ce sont les règles imposées par le règlement de la Transcontinental Race n°7 2019.

Le départ en Bulgarie pour La Transcontinentale Race

Le point de départ se situe sur les rives de la mer Noire, dans la ville Bulgare de Burgas. Les coureurs doivent traverser l’Europe vers l’Ouest pour affronter les 4 000 km qui les séparent de Brest, ligne d’arrivée. 

Bourgas, Bulgarie

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Pour y parvenir, l’organisateur impose 4 points de passage et, parfois, un parcours d’une trentaine de kilomètres qu’ils doivent suivre pour parvenir au point de contrôle. En imposant ainsi les accès aux CP, l’organisateur durcit l’épreuve.

4 points de contrôle pour La Transcontinentale Race

  •  Le premier point de contrôle se trouve au sommet de Buzludzha, dans les Balkans
  • Le second point de contrôle se situe dans la ville de Vranje 
  • Le troisième est au sommet du “Passo Gardena” en Italie
  • Le quatrième, à Bourg d’Oisans
  • Le cinquième, le point d’arrivée, est à Brest, un hommage à la célèbre course “Paris-Brest-Paris”. 

La Transcontinentale Race : une course stratégique

Pour le reste, et entre ces points, les coureurs ont toute liberté pour définir leur trajet. La stratégie fait partie des données essentielles de la TCR. La ligne droite est sûrement le plus court chemin entre deux points, il reste, néanmoins, que les routes montagneuses ralentissent sérieusement la progression des concurrents. Il faut donc choisir et tracer la route la plus efficiente possible. 

Cette année, la route la plus courte entre les points 3 et 4 se fait à travers les Alpes. Et de toute évidence, les coureurs ont choisi de contourner le massif par le Nord par les routes Suisses. La Suisse n’est pas réputée pour être un plat-pays, néanmoins, certaines zones présentent un dénivelé plus abordable que d’autres. 

Fiona Kolbinger, porte la casquette de LEADER. Cette jeune Allemande de Dresden, étudiante en médecine, est un véritable phénomène. Le TCR#7 est son premier “ultra-distance”. Très concentrée, elle l’aborde avec beaucoup de détachement, sans pression, toujours souriante.
Elle a réduit son “Bikepacking” parce que son cadre est de petite taille. C’est pourquoi, sur certaines photos, on la voit porter des chambres à air autour de son torse à la manière des “forçats” de la route du Tour de France.

Crédit Photo Angus Sung

Un équilibre entre vitesse et régularité

Le gagnant est celui qui arrive premier, c’est à dire qui aura roulé le plus vite, mais surtout qui aura su tracer le parcours le plus fluide et qui ne se sera, pour ainsi dire, pas arrêté : chaque arrêt (repos, repas…) est un lourd handicap, puisqu’il fait chuter la moyenne absolue. Les premiers arrivés ne sont donc pas forcément les plus rapides sur le vélo, mais ceux qui trouvent le bon équilibre entre vitesse et régularité.

Chaque détail compte

Tous les détails comptent. Certes, il faut être capable de pédaler 10 à 15 jours durant 15 à 17 heures ce qui en dit long sur l’endurance mais il faut sécuriser chaque variable de son effort : l’alimentation, l’hydratation, l’habillement, le vélo, la position sur celui ci, anticiper les imprévus, se reposer…

Sommeil polyphasique

Le concurrent ne peut bénéficier d’aucune aide extérieur autre de ce qu’il peut trouver par lui-même. Certains préfèrent assurer avec un minimum de confort : douches, nuits d’hôtel, restaurant… Mais les plus rapides ne font que des micro-sommeils roulés en boule dans un fossé, contre le mur d’une station-service ou sur le banc d’un abri-bus… À l’instar des navigateurs solitaires, ces concurrents pratiquent le sommeil polyphasique : vingt minutes de sommeil profond de temps en temps pour retrouver de la lucidité et une « nuit » de trois heures après plusieurs jours d’efforts pour recharger les jambes en énergie. Dans tous les cas il est interdit de solliciter une aide « privée » (comme dormir chez un ami par exemple) car cela ne serait pas équitable vis à vis des autres concurrents.

Revenir en arrière pour réparer

En cas de problème technique dépassant les compétences du cycliste, il est possible de faire transporter en voiture faisant marche arrière vers un lieu où il pourra réparer. 

Les “Dotwachers”

Les coureurs sont munis d’un traceur GPS qui permet de les suivre en ligne et en temps réel sur le site de la TCR. C’est  assez hypnotique de voir ces points se déplacer sur la carte, d’observer les stratégies utilisées par les cyclistes, de comprendre les routes suivies, les temps de repos observés.

Direction Brest

Fiona Kolbinger file vers Brest en tête. Son avance est de six heures sur Ben Davies son plus proche concurrent. Rien n’est fait puisqu’il reste plus de 1 000 km à parcourir, soit encore 50 à 60 heures de vélo.

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