Si vous ne l’aviez pas remarqué, les cyclistes Néerlandaises trustent les sommets du cyclisme mondial que ce soit sur route et en cyclo-cross. Il est intéressant de comprendre ce qui booste le cyclisme aux Pays Bas.
Aux Pays-Bas, au moment de rouler à vélo, garçon ou fille, on ne se pose pas de question. 20% des déplacements quotidiens se font à vélo et ils concernent 50% de la population. Ainsi, le vélo fait partie intégrante du quotidien. Ce n’est ni une pratique sportive ni une activité de loisirs, la pratique du vélo est utilitaire et banalisée.
Le renforcement d’un message positif
Dans ces conditions, rouler à vélo est naturel, la pratique familiale et l’expérience concrète. Non seulement, la pratique est socialement valorisée mais en plus, rouler à vélo tous ensemble contribue au renforcement de ce message positif.
Une culture partagée
Indistinctement, hommes et femmes l’utilisent… beaucoup ! Plus de 1 000 km par an et par habitant. Pendant ce temps là, les Français roulent 85 km en moyenne. En France, l’utilisation du vélo dans les déplacements quotidiens est de 3% et la pratique régulière de 10 à 15%. De bien belles différences au pays du Tour de France ! On pourrait aller plus loin dans la comparaison en ajoutant que chaque vélo français parcourt annuellement autour de 250 km/an, contre plus de 1000 km/an aux Pays-Bas.
Des clubs favorisation la socialisation
Cette pratique décomplexifiée, sans distinction de genre a des conséquences sur les structures sportives et la composition des clubs. Puisqu’on roule tous ensemble dans les rues, il est, aussi, tout naturel qu’on se retrouve tous ensemble au sein des clubs, garçons et filles, femmes et hommes. Les clubs sont mixtes, c’est un fait. On roule sportivement ensemble c’est une chose mais en plus, les filles et les femmes ne sont pas les seules du groupe. La socialisation est à la fois verticale (hommes/femmes) et horizontale (femmes/femmes).
Une formation diplomante pour les enfants
La formation a une place centrale. Lorsqu’ils ont 12 ans, les Néerlandais reçoivent un certificat de conduite (Verkeersdiploma). 75% des élèves du secondaire vont à l’école à vélo, chiffre porté à 84% pour celles et ceux qui habitent à moins de 5 kilomètres de l’école.
Le vélo au quotidien
Le cyclisme n’étant plus un sport d’initiés, le nombre de pratiquants est important. Les enfants sont très nombreux à s’y inscrire. La base des pratiquantes est développée. La concurrence ne manque pas, ce qui permet de voir émerger de nombreux talents.
L’investissement de la collectivité
La collectivité investit dans des équipements rendant la pratique plus facile et plus sûre : des pistes cyclables entretenues, des véloroutes, des parcs, des pistes dédiées au cyclisme.
La ville se développe en prenant en compte la circulation des vélos. Organisée en zones résidentielles (woonerven), la priorité est aux piétons et cyclistes dans l’ordre du trafic.
Les villes ont été conçues avec un accès limité au voiture et un stationnement limité.
La question de l’urbanisation est peut être une donnée centrale. Certes, elle facilite le développement des investissements mais aussi, elle favorise la concentration. Il est plus facile de se regrouper, les déplacements sont moins longs. C’est ainsi que très nombreux jeunes coureurs, hommes et femmes, se rencontrent dans de grands pelotons et souvent. On apprend à courir dès le plus jeune âge, à se déplacer en groupe.
Des événements pour valoriser la pratique
L’European Junior Cycling Tour d’Assen illustre, comme il faut, à la fois l’engagement des Pays-Bas pour les jeunes générations de cyclistes mais aussi l’engouement de ces derniers pour le cyclisme. Une semaine, en juillet plus de 800 enfants de 22 pays se réunissent pour une course à étapes. De 8 à 15 ans, garçons et filles roulent ensemble. Dans chaque catégorie, le leader porte un maillot jaune. Marianne Vos a tout remporté dès sa première participation.
Le cyclisme aux Pays bas : le soutien de la fédération
L’Union royale néerlandaise de cyclisme est très actif auprès des femmes. Elle organise de nombreux camps d’entraînement. Par exemple, les jeunes coureurs se rendent dans les Ardennes belges, où ils peuvent acquérir une expérience précieuse en escalade et en descente. Dans le même temps, les camps permettent à la fédération de mener des tests pour identifier les futurs champions. Au niveau élite, il existe des camps pour se préparer aux grandes courses. Pour les championnats du monde en Autriche, 2018, l’équipe nationale féminine a fait deux voyages en Autriche pour se préparer aux Mondiaux.
De nombreux clubs et équipes
L’infrastructure est très bonne, de nombreux clubs côtoient des équipes professionnelles.
Les Pays-Bas peuvent se vanter de cinq équipes féminines professionnelles cette année. Bien que tous leurs coureures ne soient pas néerlandaises, on ne peut nier que ces structures créent plus d’opportunités pour les coureurs locaux que pour les pays ne disposant que d’une seule équipe professionnelle, comme c’est actuellement le cas au Royaume-Uni, en Australie et en Norvège.
[En fait, qu’est ce que le cyclisme féminin]
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