Signe de l’évolution des mentalités, tous les fabricants proposent une gamme de maillot de vélo pour les femmes. Les modèles restent, trop souvent à notre gout, stéréotypés. Non, les femmes ne veulent pas forcément des fleurs sur leur maillot de vélo. Mais au delà du look et du prix, les évolutions technologiques du textile permettent de proposer des solutions qui vont sérieusement améliorer le confort du cycliste et son expérience de la route.
La plupart du temps, l’achat d’un maillot de vélo se fait à partir de trois critères qui tiennent pour l’un, au prix du maillot, pour le second, au confort qu’on va en tirer et pour le dernier à l’image de cycliste qu’on cherche à donner en endossant ce maillot.
Et c’est vrai que la réaction est bien normale de se poser des questions lorsqu’il s’agit de consacrer 150 € pour un “bout de tissu” de 150 g. Comme il est normal de vouloir se sentir bien sur la route et dans les pelotons.
Pourtant, en réagissant de cette façon, on se prive d’une partie importante de l’existence du produit : “que peut-il apporter à la pratique du vélo ? Comment cet objet, somme toute, banal peut-il améliorer l’expérience du cycliste ?”
Les fabricants prennent en considération le prix et le look. Mais ils créent leurs collections pour répondre à des besoins précis des cyclistes. C’est ainsi qu’on découvre, derrière les looks plus ou moins audacieux et des prix plus ou moins indécents, un condensé technologique parfois incroyable. C’est ce que nous allons tenter de découvrir ensemble.
La coupe d’un maillot de vélo
C’est ce qu’on remarque en premier. La manière de porter le maillot dépend de la coupe que le designer souhaite donner à son maillot de vélo. Sur ce point, il ne faut pas s’attendre à de folles extravagances. Les modèles de maillot de vélo s’articulent à partir de deux coupes standards : classique ou sport.
- Une coupe classique – Ce sont des maillots de vélo amples qui ne s’ajustent pas au corps. La tenue est décontractée, lâche en avant et arrière, généralement plus longue. Ils n’épousent pas les formes du corps. Cette coupe convient, généralement, au plus grand nombre sans restriction.
- Une coupe sportive – Ce sont des maillots qui s’ajustent au corps. Le tissu étant extensible, il épouse les formes du corps. II est généralement plus court sur le devant. Il faut accepter la sensation de compression.
Le second maillot, utilisant des technologies avancées, est généralement plus cher. Plus difficile à porter aussi, en raison de sa transparence, de la coupe ajustée qui met en évidence la morphologie et des sensations que procurent l’effet de compression.
Les qualités du tissu du maillot de vélo
Le polyester est largement utilisé. Solide, durable, il sèche rapidement. Son coût de production est très bas. La technologie est maîtrisée. Pour faire varier les propriétés du tissu, les fabricants de textile l’associe à d’autres matières. On peut les rendre extensibles, hygroscopiques, imperméables, anti-bactériens, résistants au vent, anti-UV, anti-thermostatiques… Pour cela, ils jouent sur la forme des fibres, la structure du fil, la structure des tissages, la densité du tissu par mètre carré.
Bien entendu, le poids du tissu dépend des choix réalisés par le fabricant. De manière générale, plus un tissu est léger et plus il va être souple, et plus il est lourd et plus il sera opaque.
Enfin, il est possible d’apposer des tissus de différentes natures à des endroits différents. Un dos plus opaque, un tissu sous les bras anti-bactériens, des poches arrières plus solides… Bref, tout est possible.
Sur cette page qu’on trouve sur le site du fabricant de vêtements cyclistes MONTON, on présente l’ensemble des tissus utilisés par la marque.
D’autres éléments
D’autres éléments interviennent dans la conception d’un maillot de vélo.
- la qualité de la fermeture éclair du maillot.
- la disposition des bandes élastiques qui maintiennent en place le maillot.
- la création de poches supplémentaires avec des fermetures spécifiques
- le type de couture : coutures plates, cannelure, joint d’étanchéité, poches, double ourlet, fermeture auto-agrippante, soudure
Le base liner
La technologie des textiles évolue vers des tissus aux propriétés spécifiques. Une évolution qui permet de concevoir différemment la manière de se vêtir, principalement pour les femmes. Le maillot n’est plus une simple couche, il devient un outil permettant de rendre les sorties à vélo plus agréables voire d’être un moyen pour optimiser la performance. (A ce sujet, voir l’article “Rouler face au vent : plier et non pas casser“).
La tendance actuelle va vers une diminution du poids du maillot en choisissant des tissus à la fois plus légers, plus techniques et moins opaques. Pour permettre aux femmes de préserver leur intimité, on associe ce maillot de vélo à un “maillot de corps”, une base sous la forme d’un vêtement technique collant à la peau.
Pour aborder le confort de la cycliste, la marque RAPHA propose un cuissard court intégrant un haut couvrant tout le torse (Le cuissard Rapha Women’s Classic Bib Short). Ce couvrant, d’une grande technicité, remplace aisément un “base liner”.
En jouant sur les qualités de ce maillot de corps, il est possible de porter un maillot de vélo dans toutes les conditions climatiques. En effet, il existe différents modèles plus ou moins thermiques, plus ou moins hygroscopiques.
La technologie des textiles évolue permettant d’améliorer l’expérience du cycliste. Dans un futur proche, il deviendra possible de composer soi même le maillot qu’on souhaite et de le customiser à l’envi.
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