Le vendredi 8 mars 2019, journée internationale des droits des femmes, l’association Média-Pitchounes organise une journée à vélo pour les femmes, à Toulouse à partir du quartier Bagatelle. Le 18 juillet, l’étape 12 du Tour de France démarre de ce quartier “Le Tour au pied des tours”.
Le 8 mars 2019, l’association Média-Pitchounes organise une journée spéciale vélo pour les femmes du quartier Bagatelle à Toulouse.
[Lien vers le site de l’association Média-Pitchounes]
Le programme de la journée
Au départ du siège de l’association, deux groupes partiront en direction du Lac de la Ramée. L’un à vélo et l’autre en utilisant les services de transport en commun mis à disposition par “Tisséo voyageurs“.
- Groupe 1 – les expertes partent à vélo en direction du Lac de la Ramée pour une boucle d’une trentaine de kilomètres.
- Groupe 2 – Les novices rejoignent le lac en mini-bus. Des ateliers d’initiation vélo sont organisés.
Le midi, un repas partagé est prévu au centre de loisirs de La Ramée pour tous les participants. L’après-midi, suite des ateliers.
Toutes les activités sont encadrées par les éducateurs sportifs de la ville de Toulouse.
“Kacycling, le cyclisme féminin” participe à l’encadrement de la randonnée vélo et des ateliers de l’après-midi.
La mairie de Toulouse met à disposition des vélos et des casques.
Le Tour au pied des tours
Cette journée entre dans un projet global “Le Tour au pied des Tours” porté par l’association “Média-Pitchounes”.
Média-Pitchounes et le Tour de France
Cette association oeuvre, depuis 2005, au cœur du quartier Bagatelle à Toulouse, à permettre aux jeunes de ce quartier de vivre une vie associative enrichissante. Trop souvent, ici ou là-bas, la vie du quartier prend une place très importante ; elle a parfois tendance à enfermer les individus ou plutôt, à les retenir.
Le journalisme pour s’ouvrir au monde
“Média-Pitchounes” a choisi de proposer, le journalisme pour sortir du quartier et s’ouvrir au monde. C’est ainsi que de jeunes reporters partent à la rencontre des autres, prennent connaissance de la diversité des histoires, améliorent leur expression. Bref, ils se construisent une culture.
En 2010, Le Tour de France est devenu un prétexte pour ces reporters en herbe. Ils sillonnent les routes de France dans leur camionnette devenue désormais célèbre. Journalistes, ils interviewent coureurs, directeurs sportifs, organisateurs. Les émissions sont diffusées sur le site de l’association.
Croire en ses rêves
Et même s’ils sont allés sur les routes du Tour, ils ont remarqué que le Tour n’était jamais parti d’un quartier populaire. D’une simple boutade sur le mode “et si…”, le projet est né de faire démarrer le tour au pied des Tours.
En 2019, la douzième étape prendra son envol de Toulouse, direction Bagnère de Bigorre à partir du quartier Bagatelle. La leçon est retenue “il faut croire en ses rêves”.
Ancrer le projet au coeur du quartier
Pourtant, Laurent Girard, le responsable de l’association, sait que rien n’est gagné. Le coup médiatique est fort, l’image est belle, le symbole est puissant. Mais le cyclisme ne fait pas forcément parti de la culture du quartier. Il faut que les habitants adhérent, saisissent les enjeux de cet évènement.
Cette initiative, celle du 8 mars, est d’accrocher les familles au projet. Les femmes, les jeunes filles, ensemble, s’emparent du vélo.
Le vélo n’est pas très présent dans les quartiers. Onéreux, des familles nombreuses qui empêchent chacun d’avoir un vélo, des difficultés pour les ranger, un sport méconnu. Autant de raisons qui font qu’on le tient à l’écart. Et surtout une excellente raison pour que les habitants du quartier se saisissent du projet, partagent l’enthousiasme des “média-pitchounes”.
La journée du 8 mars
Très tôt, un mouvement revendiquant l’égalité Femmes-hommes est apparu dans le monde occidental. La première “journée internationale des femmes” est célébrée le 19 mars 1911, revendiquant le droit de vote, le droit au travail et la fin des discriminations au travail.
Ce n’est qu’en 1977 que les Nations-unies invitent tous les pays à célébrer une journée en faveur des droits des femmes : l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes dans la société et de revendiquer plus d’égalité en droits.
Le vélo, mobilité et liberté
L’intérêt du vélo est triple. Moyen de déplacement, objet pour les loisirs et pratique sportive. A la fin du 19e siècle, les hommes riches s’emparent du tricycle, objet technique moderne, à la mode. Signe d’élégance et de modernité. Ce merveilleux objet qui donne à l’homme la vitesse du cheval.
Les femmes vont s’emparer de cet accessoire à la mode. Même s’il reste un objet de luxe, réservé aux loisirs des plus riches, celles qui vont l’utiliser vont ouvrir une brèche dans le monde masculin. En s’autorisant à pédaler, les femmes gagnent le droit à la mobilité, le droit d’aller où elles veulent quand elles le veulent, avec qui elles veulent.
Le vélo, lutter contre les préjugés
Pourtant, les femmes à vélo ont affolé les esprits et les hommes. Liberté des corps ou corps en mouvement, la pratique du vélo par les femmes fut considérée dangereusement anti-féminine, anti-chrétienne et impudique.
Ce genre de discours a, aujourd’hui, largement disparu. On découvre, de temps en temps, des résurgences de ce type de manifestation.
Dans d’autres pays, des préceptes machistes ou religieux n’autorisent pas les femmes à pratiquer librement le vélo voire l’interdisent complètement aux femmes.
Média-Pitchounes veut marquer du sceau du “8 mars” cette journée “femmes de vélo”. Une journée de revendication en mettant en exergue le vélo comme moyen d’émancipation.
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